Nous l’avons vu, la plupart des animaux sont stressés en consultation, et un certain nombre d’entre eux réagissent de manière agressive, plus ou moins par notre faute…
Mais alors, une fois qu’on en est là, on fait quoi ? Comment réagir face à ce malinois qui gronde en vous fixant ? Comment gérer ce chat qui vous fait face et vous lance un coup de patte, toutes griffes dehors ?
Voici nos 3 principaux conseils pour gérer au mieux ces situations…
CLÉ N°1 : LA SÉCURITÉ AVANT TOUT
Votre sécurité, celle du reste du personnel de la clinique, du propriétaire et de l’animal doivent être la priorité avant tout.
Inutile alors de vouloir jouer au cow-boy : le chien a plus de dents que nous et le chat des ongles plus pointus… Sans parler du risque majeur d’aggraver le traumatisme de l’animal, compliquant énormément les consultations suivantes. On a tous déjà eu ce cas du jeune chat plutôt sympa avec lequel la consultation se passe mal pour une raison plus ou moins identifiée. On est rarement pressé de le revoir, et on n’est souvent pas déçu du voyage quand ça arrive…
Et l’idéal pour travailler en sécurité, c’est avant tout d’anticiper : ce n’est pas au moment où on se prend un arbre qu’il faut se demander si nos airbags fonctionnent.
Alors par exemple, on va :
Fermer les portes et les fenêtres de la salle de travail, pour éviter de devoir catcher l’animal qui fait mine de sauter de la table pour se sauver. Les locaux peuvent aussi être pensés et aménagés pour aller vers moins de stress et plus de sécurité pour tout le monde également.
Lire le dossier de l’animal avant la consultation, pour savoir à qui on va avoir à faire. Et donc, on prendra soin de noter d’éventuelles difficultés rencontrées lors de chaque visite (et pas juste “Attention !!!”. Plutôt “stresse quand on touche les pattes, cherche à mordre quand on coupe les griffes, ok pour l’examen des oreilles…”). Pour les nouveaux patients, on pourra aussi questionner précisément les propriétaires, pour se faire déjà une petite idée (avec des questions précises comme : est-ce qu’il supporte qu’on lui touche les pattes, y a-t-il une partie de l’examen qui le stresse particulièrement…?). Pour cela, il faut cibler les questions et choisir un vocabulaire non culpabilisant, si l’on veut avoir des réponses les plus honnêtes possible de la part des propriétaires.
Lui laisser le temps de se familiariser un peu avec l’environnement dans lequel on se trouve avant de lui sauter dessus. Ça inclue de le laisser découvrir la salle (sans forcément le laisser se balader partout, mais au moins observer autour de lui), les objets, et nous découvrir nous… Je commence tous mes examens en laissant les animaux (dont l’état émotionnel le permet) me renifler. Souvent, les propriétaires me disent « ne vous inquiétez pas, il est gentil, il ne vous fera rien ». Et c’est bien gentil de leur part. Mais moi, je trouve ça normal de dire bonjour avant de lui ouvrir la gueule ou de lui mettre le thermomètre là où il doit aller…
Pour les animaux dont on sait qu’ils peuvent présenter un comportement agressif en consultation, on n’attend pas qu’ils soient hors d’eux pour se protéger. Par exemple, on peut faire museler le chien avant qu’il entre dans la clinique, ou faire donner un traitement anxiolytique à un chat avant même de le faire mettre dans sa cage de transport.
En un mot, plus on pourra anticiper les ennuis, et plus ils seront faciles à éviter…
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